Ecriture Presse / Fondation Suisse CIUP

Le studio réalise l’interview de Yasmin Meichtry, directrice de la Fondation et Nicolas Turricchia, danseur en résidence.

N. Jacquette titre « la Machine à créer de Le Corbusier » et présente le projet d’extension initié par l’actuelle directrice. L’article s’inscrivait dans le cadre de la série d’articles culturels proposée au Suisse Magazine. Voire aussi « Marteau sur feutre » interview de Thierry Châtelain, Le « A la croisée des arts » interview  de Jean-Paul FELLEY et Olivier KAESER – directeurs du CCS Paris, et « Chim Air » interview de Victorine Müller.

Storytelling Ecriture Presse Fondation Suisse – Architecte Le Corbusier – Yasmin Meichtry and Nicolas Turricchia | Writter Nicolas Jacquette | Interview Nicolas Jacquette et Jérôme Liniger | Project Suisse Magazine (unpublished paper) |Magazin’s Art Director Jérôme Liniger | Copyrights Irresistible | Creation Paris – 2013

 

« LE MACHINE A CRÉER » par Nicolas Jacquette

Yasmin Meichtry, quand êtes-vous arrivée à la Fondation suisse et qu’y avez-vous insufflé?

YM – Lors de mon arrivée en 2004, j’ai réalisé la valeur et le potentiel de ce bâtiment unique. Il y avait une belle ouverture culturelle qui avait été engagée mais avec des manifestations dans des domaines très variés. Mon parcours m’avait déjà permis de travailler dans les domaines de la culture et des affaires européennes. Et j’avais déjà beaucoup d’expérience dans les milieux cinéma et festival. J’ai pu donc privilégier l’accueil et l’accompagnement de nos résidents suisses et internationaux, étudiants et chercheurs, tout en travaillant  à la préservation et au maintien de ce patrimoine dans le suite du travail qui avait été fait par la précédente directrice pour faire reconnaitre cette maison et l’ouvrir sur l’extérieur. J’ai ainsi œuvré à donner une ligne claire, axée sur le contemporain, en adéquation avec le lieu, dont la modernité m’avait frappé, dans ses lignes, son esthétique et son esprit.

 

Vous avez une programmation très riche en musique contemporaine maintenant reconnue. D’où est venu ce positionnement fort ?

YM – A mon arrivée, l’un des résidents, Oscar Bianchi, un jeune compositeur maintenant reconnu au niveau international, m’a proposé de mettre en place un programme de musique contemporaine ce qui correspondait exactement aux ambitions que je nourrissais pour ce lieu. Ensuite, j’y ai fait entrer le cinéma suisse et nous avons développé un partenariat avec un festival de films expérimentaux. Tout ça est lié à des rencontres avec des univers contemporains proches, faisant de ce lieu un tremplin pour de jeunes artistes suisses. C’est ce qui a donné lieu à des initiatives comme l’association Pavillon Suisse dans les années 90. Les résidents sont encore aujourd’hui, via cette structure, associés à la programmation culturelle et scientifique de la maison et mettent en place des manifestations autour d’un thème annuel. Autour de cet axe, nous montons un programme de conférences, projections de films, expositions, concerts. La direction les accompagne pour monter ces projets.

 

Vous avez également une Chambre Fondée accueillant un artiste en résidence. 

YM – A la cité des Arts, il n’y avait pas d’atelier pour le canton du Valais, et comme j’en étais originaire, je leur ai proposé d’accueillir un artiste ici, d’où la création de la Chambre Fondée. C’est un appel à candidature annuel. Les projets sont étudiés par un jury qui siège au Valais pour des résidences de deux fois six mois. Ils s’engagent à proposer un projet à la Fondation Suisse ou à la Cité Universitaire, pour développer leur art et utiliser ce lieu comme tremplin. Ce qui a vraiment bien marché depuis le début. Notre premier résident à la Chambre Fondée était le graphiste Diego Fellay. Cette résidence lui a permis de faire rayonner sa recherche  et depuis il travaille à Paris. C’est un bon exemple.

 

Nicolas Turricchia, comment avez-vous intégré la chambre fondée ?

NT – Paris m’intéressait et sa proximité avec la Suisse permettait de garder contact avec mes précédents collaborateurs. Mais surtout la vie culturelle parisienne était un fort moteur. Depuis mon arrivée en janvier, j’ai pu voir énormément de spectacles, en danse contemporaines et performances, et ça me nourrit énormément.

 

Quel est donc votre projet ?

NT – Je suis très inspiré par le chorégraphe William Forsythe. Il n’a jamais cessé de changer et d’évoluer même quand il avait trouvé des recettes à succès. Il est en recherche permanente. J’adore Pina Bausch. J’ai fait l’école d’Anne Thérésa de Kersmaeker à Bruxelles. Et j’ai vu aussi beaucoup de choses à Paris qui m’inspirent comme les improvisations de Boris Charmatz ou les performances de la troupe Les Chiens de Navarre. Dans ma recherche en danse, j’essaie de partir sur d’autres formes d’expressions en m’éloignant des formes claires, classiques du ballet ou du moderne, quelque chose de plus proche de moi peut-être. J’aimerai travailler sur un pont entre danse et musique, avec mes propres sons et bruits. En tant que danseur, j’ai toujours aimé sonder d’autres manières de s’exprimer avec le corps, c’est ce qui m’a amené à la chorégraphie.

 

Qu’est-ce que votre résidence à la Fondation Suisse vous a apporté ?

NT – En étant ici, je me suis rapproché du théâtre de la cité, qui a une programmation très intéressante, en relation avec ce que je fais. J’ai réalisé mon site internet avec quelques extraits vidéos de mes performances de danse, ainsi qu’une chaîne Youtube. Cela permet de mieux communiquer autour de mes projets et des stages de danse que je donne. Et puis Yasmin Meichtry m’a proposé de faire un projet dans la maison. Là je vais créer quelque chose dans le salon courbe,  en utilisant le mobilier et l’espace comme si j’habitais ce salon. Il y a un challenge, l’espace n’est pas grand et ça rend le travail très intéressant. Nous avons programmé deux représentations les 10 et 12 juin, avec pour titre “Au Salon” !. Notez la date ! (Rire !)

YM – Nous offrons à nos résidents un cadre, une infrastructure, un lieu d’expression et de rayonnement, à eux d’en tirer le meilleur et de développer leurs réseaux. Cela d’autant plus au vu des relations privilégiées que nous entretenons avec l’ambassade de Suisse  et son réseau culturel. L’ambassadeur est le président du conseil d’administration de la Fondation Suisse, nous collaborons donc étroitement avec son conseiller culturel. Nous venons de présenter une exposition « Architecture et Développement Durable – Swiss Positions », produite par Présence Suisse. Nous avons participé à la fête de la Francophonie en étroite collaboration avec l’ambassade comme nous l’avions fait pour le tricentenaire de Rousseau. Ces collaborations, vers lesquelles nous allons de plus en plus, positionnent la maison comme une vitrine officielle de la Suisse. Et ce rayonnement profite également à nos résidents.

 

D’où le projet d’agrandissement de la Fondation Suisse ?

YM – Les projets et usages liés au bâtiment ont tellement évolués ces dernières années qu’il devient impératif de développer la dynamique que nous avons insufflée. D’un point de vue infrastructure, les requis de sécurité du public et de protection du patrimoine ont beaucoup évolués, et nous manquons d’espaces techniques. Avec l’ouverture de la maison et la reconnaissance de son patrimoine, nous avons de plus en plus de visiteurs. Nous serons d’ailleurs peut-être bientôt classés au patrimoine de l’UNESCO. Nous avons près de 15 000 visiteurs par an et pourrions en attendre le double. Une extension est maintenant nécessaire du fait de l’accroissement des activités de la maison ; lieu de visite, musée, espace de culture. Aujourd’hui le « salon courbe » sert pour tout : nous y recevons les visiteurs, y organisons les manifestations. Tout cela a un impact sur les lieux et sur le mural peint par Le Corbusier, comme sur le mobilier. Et nous n’avons pas l’infrastructure suffisante pour proposer les manifestations vers lesquelles nous aimerions tendre. Mais c’est un site sensible, touchant au patrimoine, même si l’extension se ferait en sous-sol. Il y aura un concours d’architectes suisses et français et les travaux pourraient commencer en 2014 !  Tout cela va être suivi de très près par les monuments nationaux et la Fondation Le Corbusier qui auront tous leur mot à dire.

 

La fondation suisse est avant tout une résidence étudiante. Qu’est-ce que l’extension leur apporterait de plus ?

YM – Cette extension permettrait aux résidents d’avoir une vraie vie au sein de la maison, plus libre, plus dynamique et permettrait de décharger le salon courbe d’une partie de la programmation et d’avoir une meilleure infrastructure pour nous rapprocher du monde scientifique, des académies et des universités. Autant d’aspects directement profitables aux résidents leur permettant de tirer encore mieux parti de leur séjour. Nous voudrions vraiment promouvoir ce dialogue art et science et renouer avec le monde de la recherche. Cela s’ajouterait aux partenariats artistiques que nous avons déjà développés, notamment avec des écoles d’arts, comme l’Ecal ou l’Ecole Boule. Nous avons un gros projet à la rentrée dans le cadre des 80 ans de la maison avec la HEAD de Genève, où nous présenterons une exposition de leurs travaux en bijouterie contemporaine ainsi que des films.

 

Peut-on contribuer au projet ?

YM – Nous travaillons actuellement à la recherche des financements. Nous avons besoin de 3 millions d’euros dont la moitié en fonds privés. Si nous atteignons cette somme, la Confédération pourrait sans doute avancer le reste. Pour l’instant nous avons atteint 500 000 euros, 1 millions reste à réunir d’ici 6 mois. C’est un projet exceptionnel et nous appelons vos lecteurs à en devenir les mécènes. Venez nous rendre visite pour imaginer ensemble une contribution, de la plus modeste à la plus généreuse, et faire partie de l’aventure !

 

Projet à venir de Nicolas Turricchia :

” Au salon ” de Nicolas Turicchia – Nouvelle création à la Fondation Suisse le 10 et 12 Juin 2013
” Visite guidée ” de Xavier le Roy à la cité universitaire internationale de Paris le 25 et 26 Juin 2013
« Endless ” de Arthur Kuggeleyn au Theater Zeughaus Kultur Brig le 27 et 28 Septembre et le 4 et 5 Octobre 2013
 » Verhext ” de Mischa Käser à la Tanzhaus de Zürich du 23 au 26 Janvier 2014

 

Ci-après le texte de la Fondation Suisse présenté dans la plaquette mise en place par la direction de la Fondation

Un projet d’extension d’un bâtiment emblématique
de l’architecture du XXe siècle

 

Conçu et réalisé par les architectes Le Corbusier et Pierre Jeanneret entre 1931 et 1933, le Pavillon suisse est le premier édifice de la Cité internationale universitaire de Paris à afficher une identité moderne. Oeuvre emblématique d’une période charnière de l’histoire de l’architecture, le bâtiment est en outre classé au titre des Monuments historiques depuis 1986.

Ouvrir un nouvel espace dédié aux échanges scientifiques et culturels entre la Suisse et la France

La construction d’une extension vise à créer un pôle d’échanges innovant avec le monde académique et scientifique. En proposant une véritable plateforme d’échanges interculturels, de débats et de discussions, la Fondation suisse entend renforcer le rayonnement de l’enseignement supérieur et de la recherche helvétiques en France et jeter des ponts avec le monde de l’entreprise pour favoriser l’insertion des jeunes diplômés hautement qualifiés de demain.
En outre, dans sa programmation culturelle et scientifique, la Fondation suisse densifiera les partenariats avec des institutions académiques et artistiques de premier plan pour promouvoir une Suisse innovante et multiculturelle.

Améliorer l’accueil des résidents et du public

La vocation culturelle et scientifique du Pavillon Le Corbusier, conjuguée à la constante augmentation de la fréquentation des visiteurs, justifie de pouvoir créer de nouveaux espaces d’accueil pour le public. Une adjonction souterraine de 300 m2 optimisera, d’une part, les capacités d’accueil du public extérieur et permettra, d’autre part, d’accroître l’espace dévolu aux manifestations de grande ampleur organisées par la Fondation suisse.
Cette extension améliorera également le confort des résidents, grâce à l’aménagement de véritables espaces de rencontre et d’échanges dont une grande salle de réception polyvalente et un salon de musique équipé.

Devenez ambassadeur du projet !

Parlez-en à vos connaissances pour que le souffle de vie et d’inspiration du Pavillon Le Corbusier se perpétue ! Aidez-nous à la hauteur de vos moyens et apportez votre pierre à l’édifice. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter : contact@fondationsuisse.fr

http://www.fondationsuisse.fr