Catalogue d’artiste / Ouanès Amor

Un livret-catalogue rétrospectif sur l’œuvre d’Amor, artiste majeur de la peinture française contemporaine.

Catalogue d’Artiste  Amor, un coloriste d’instinct (titre de Yves Michaud) | 8 Textes « Un Coloriste d’Instinct » par Yves Michaud ; « Donner Corps à la Peinture » par Alfred Pacquement ; « La Ferveur Interieur » par Gérard Xuriguera ; « L’art ne vieillit pas » par Philippe Leburgue ; « Le dialogue de l’arbre » par Jean-Pierre Jouffroy ; « Moi et la couleur… » par Michel Dupré ; « Abstraction Radicale » par Jacques Busse ; « Amor Fati » par Laurent Marissal Painterman | Photos  O. Amor, C. Amor | Art Director, Designer Jérôme Liniger | Graphistes stagiaires Lucas Migliore, Florian Moreau | Studio Studio Irresistible | Client Ouanès Amor | Imprimeur Simpact, imprimerie & édition, Tunis – Tunisie | Creation Paris 2014

 

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Le texte de Laurent Marissal ouvre le catalogue avec ces mots :

« Amor fati, pour présenter ce catalogue qui dresse un cours panorama de la peinture de Ouanès Amor, le jeu de mots est facile. Pourtant en ces quelques mots se cristallisent le peintre et son œuvre. Amor fati. Le peintre, entièrement peintre, on ne peut le distinguer de l’homme. Le peintre ignorant de toutes les passions mauvaises peint dans son jardin. Le peintre regarde avec la même attention, le même amour, l’épaule d’Athéna comme la mauvaise herbe au pied de la statue. L’œuvre témoigne de ce regard, sans jugement, entièrement dépris de tout ressentiment car entièrement épris de peinture. Il plante ses tableaux comme on plante un jardin. Ce catalogue est une invitation pour aller parcourir ce jardin, où respirer l’atmosphère utile, et peut-être se laisser enivrer à leur parfum : l’amour de la vie exprimé en peinture. Amor fati. »

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En page 13 du catalogue le texte que le philosophe Yve Michaud écrivait en 1994 à l’attention de l’artiste.

Extrait : « La peinture de Ouanès Amor est, avant tout, une peinture de coloriste. C’est aussi une peinture instinctive, mais venant d’un artiste à l’instinct raffiné. Il n’y a pas chez lui de processus de construction a priori rigide mais une maturation du tableau au fur et à mesure qu’il se fait et que les couleurs s’appellent et se commandent les unes les autres. Ces couleurs ne viennent pas au hasard de l’inspiration ou dans l’improvisation du geste lyrique, mais dans un mélange de savoir et de délectation. […]  »

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En page 39 du catalogue, le texte que Laurent Marissal « Painterman », élève de l’artiste à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, a écrit à l’occasion de l’édition du catalogue.

Extrait :  » […] De Cimabue à Amor, c’est une lignée de peintres qui d’apprenti est devenu maître, soit peintre et enseignant.  Le départ, oublié, de cette course de relais reste sans arrivée, sans vainqueur, car elle n’a d’autre trophée que son flux même. Cette lignée, il faut la lire avec toute la distance requise pour entendre résonner le rire de ces maîtres. Ouanès Amor, s’inscrit dans cette histoire. Il fut chef d’atelier à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1978 à 2003. Il sut former en même temps un peintre expressionniste comme Ronan Barrot ou un peintre conceptuel comme Bruno Eble. «Maîtres», depuis 68, ce titre n’est prononcé par les-esclaves-qui-s’ignorent que par euphémisme. Quant à nous, nous ne confondrons la figure du maître ni avec celle du père, figure incommensurable, ni avec celle du patron, figure d’aliénation. Aux Beaux-Arts, le maître et l’élève se choisissent, selon l’heure et l’humeur. Il s’agit d’abord de se reconnaître.  Aux Beaux-Arts, les meilleurs des maîtres ne forment ni des disciples ni des valets, mais de nouveaux maîtres. De cette lignée la tradition reste la rupture avec la tradition. De cette lignée, la tradition est l’affirmation du pouvoir du peintre par la peinture devenu autonome. Qu’en est-il alors de l’enseignement d’Amor ? Qu’est-ce qui de cette lignée se transmet ? Une certaine manière de penser le monde en peinture, d’être au monde en peintre. Il faudrait plus que ces quelques lignes pour transmettre cette forme de vie. Quelques souvenirs tenteront cependant d’ouvrir les pistes, qu’il nous faudra prendre le temps, ailleurs, de suivre. Quelques souvenirs car l’une des modalités privilégiées par Amor, était l’anecdote signifiante – l’histoire de l’art par ceux qui la vivent. […] «